Abreuver les jeunes bovins avec de l’eau de pluie
Ferm’Inov de Jalogny teste un système innovant pour récupérer l’eau qui s’écoule des toits des stabulations pour les jeunes bovins.
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Alors que l’eau se raréfie, la ferme expérimentale Ferm’Inov de Jalogny, en Saône-et-Loire, a choisi de récupérer l’eau de pluie sur trois de ses bâtiments dotés chacun d’une toiture de 1 000 m². « L’autonomie est une question qui nous préoccupe alors que le prix de l’eau qui atteint 2 à 3 €/m³ est susceptible d’augmenter encore », déclare Adrien Demarbaix, responsable de la ferme.
Le site expérimental participe déjà au programme Cerceau (lire l'encadré). Des compteurs d’eau sont installés dans les bâtiments pour mesurer la consommation des animaux logés (jeunes bovins et génisses). L’installation des cuves s’inscrit dans le prolongement la stratégie de maîtrise des coûts.
270 m³ de stockage
« Nous avons choisi de coupler deux cuves en acier ondulé de 135 m³ entre deux bâtiments, décrit Adrien Demarbaix. Notre ambition était d’avoir une réserve nous permettant d’alimenter trois de nos bâtiments pendant un mois même s’il ne pleut pas. » Ces trois stabulations abritent 150 jeunes bovins (mâles et femelles) de 10 à 18 mois.
L’agence de l’eau a guidé la ferme dans ses choix d’aménagement et financé une large partie des travaux. La pluie des chéneaux s’écoule dans la cuve via un réseau de récupération. Une grille à grosses mailles (environ 4 mm x 4 mm) empêche les plus grosses impuretés de s’immiscer dans la cuve. Elle est régulièrement nettoyée. « Nous avons aussi installé un capteur au sommet de la cuve pour détecter le niveau de remplissage, précise Adrien Demarbaix. Relié à une application sur le téléphone, cela nous permet de suivre le niveau de remplissage du stockage. »
Deux filtres avant traitement
Un système de double pompe (6 m³ par heure) reprend l’eau de la cuve pour l’envoyer dans un filtre liparite. Son rôle est d’éliminer la matière organique en suspension. Les grains sont d’une surface irrégulière et fixent les matières solides lors de leur passage dans la masse filtrante. L’eau poursuit son circuit dans un second filtre (Cintropur). Son rôle est de supprimer les particules en suspension qui pourraient subsister.
À la sortie, une pompe doseuse injecte un désinfectant pour éliminer le biofilm de l’eau de boisson. « Ce traitement représente un coût de l’ordre de 0,7 à 0,8 €/m³ », précise le responsable.
L’eau est analysée avant l’envoi dans les abreuvoirs pour s’assurer qu’elle est consommable par les animaux. « L’ensemble des bâtiments bénéficient d’une double alimentation, précise Adrien Demarbaix. L’eau du réseau peut à tout moment prendre le relais de récupération. »
L’installation a été financée à 80 % par l’agence de l’eau et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le coût système de filtration est le suivant : filtre liparite pour 3 300 € ; filtre Cintropur pour 720 € et la pompe pour le traitement (Dosachlor), 1 690 €. La cuve coûte entre 300 et 400 €/m³, sachant que 70 % de ce montant correspond au prix de la fourniture. Le reste représente les frais de mise en place (terrassement).
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